Présentation

Pourquoi ?

Après des décennies de croissance économique, la Bande Dessinée est entrée dans une période d’incertitude. La multiplication du nombre d’albums a fini par provoquer une diminution des ventes de chaque titre, donc de leur rentabilité pour les éditeurs comme pour la plupart des auteurs. Mais la BD est un milieu de passionnés, et tout le monde a pris sur soi.

Mais les auteurs se sont trouvés soumis, en plus, à une explosion des prélèvements obligatoires : complémentaire retraite, formation professionnelle, TVA… Pour beaucoup, c’est entre un et deux mois de revenu annuel qui disparaissent. Ces hausses ont fini par provoquer un important mouvement social. L’ampleur de cette mobilisation et les inquiétudes qui ont été énoncées à cette occasion nécessitent, au-delà des urgences, une réponse à long terme. D’autant plus que ces questionnements rejoignent ceux de beaucoup d’éditeurs, libraires, festivals, écoles, critiques…

La situation économique est en effet inquiétante, mais l’avenir l’est aussi, car de nombreuses mutations sont en cours. Quel sera le modèle économique de l’édition numérique ? Comment mieux exporter la BD franco-belge pour ne pas subir la mondialisation, mais en profiter ? Que faire face aux nombreuses attaques contre le droit d’auteur ? Quid de la montée en puissance des géants de l’internet ? Tout cela dans une crise économique qui n’en finit pas…

C’est pour cela que nous avons décidé de convoquer des États Généraux de la Bande Dessinée.

Quand et comment ?

Dans un premier temps, ils devront établir un état des lieux. Il faut faire un bilan et une analyse la plus exhaustive possible de la situation : poids économique de la BD dans son ensemble, statuts sociaux et revenus des créateurs, états de l’édition, de la librairie, du marché, spécificité du droit d’auteur et des pratiques françaises, écoles et formations, place dans la culture, impact sur l’audiovisuel… le tout remis en perspective historique. Ce travail sera confié à des équipes universitaires et donnera lieu à des études et des publications scientifiques. Chaque étude sera publiée en ligne dès qu’elle sera terminée et donnera lieu à un colloque ou à une présentation spécifique.

En parallèle, afin que la voix de chacun soit entendue, les États Généraux proposent que de nombreux cahiers de doléances soient rédigés par branche professionnelle, par localisation, par activité, lors de festivals ou par les organisations représentatives… tout est possible ! Ils viendront nourrir le débat, donner de la matière aux chercheurs et seront une source indispensable d’idées et de propositions de réforme.

Ce premier temps prendra sans doute plus d’une année, mais sera heureusement ponctué de très nombreux rendez-vous intermédiaires.

Études scientifiques et cahiers de doléances permettront ensuite de passer au second temps des États Généraux : débattre et apporter des solutions aux problèmes constatés. En s’appuyant, enfin, sur une véritable information sur l’état de la Bande Dessinée, nous devrions pouvoir dégager tous ensemble un projet d’avenir pour les prochaines décennies.

Qui ?

Les États Généraux de la Bande Dessinée, s’ils sont portés initialement par des auteurs, sont ouverts à tous les acteurs de la BD. De l’avenir de chacun dépend l’avenir de tous.

Dans ce but, une association loi 1901 est créée. Elle a pour charge d’organiser l’ensemble des activités des États Généraux. Sont appelées à y adhérer toutes les personnes morales qui veulent y participer : syndicats professionnels et associations représentatives des auteurs, des éditeurs, des libraires, des critiques, des festivals etc. ainsi que les sociétés de gestion de droits, institutions culturelles, organismes sociaux, autorités de tutelle etc.

Avec le soutien et l’implication de tous les acteurs de la BD qui le souhaitent, les États Généraux de la Bande Dessinée ont donc pour but de faire un état des lieux, de recueillir la parole de tous et de construire un projet favorable à tous. Face à l’urgence de la situation, aux évolutions majeures de nos métiers et de nos marchés comme face aux changements qui touchent toutes les pratiques culturelles, c’est bien tous ensemble que nous devons dessiner l’avenir de la Bande Dessinée.

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